L’Enfant Noire (1953)

Écrit cinq ans avant l’indépendance de la Guinée de la France, ce livre est l’une des premières œuvres majeures de la littérature africaine francophone. Le récit, un mémoire, décrit l’enfance de Laye en Guinée au début du XXe siècle. L’histoire se concentre sur des thèmes universels tels que l’amour entre parents et enfants, les expériences d’intimidation à l’école, ainsi que la transition entre l’enfance et l’âge adulte. Il présente aux lecteurs plusieurs couches de la société guinéenne: Laye est le fils d’un orfèvre et partage un lit avec les apprentis de son père, mais à plusieurs reprises, il passe du temps tantôt avec sa grand-mère en Guinée rurale tantôt avec son oncle dans la capitale.

Celui-ci se distingue comme unique, principalement parce qu’il semble si banal. Il n’y a pas de guerre civile, pas de violence, pas de viol. Les seules scènes sanglantes sont celles décrivant la circoncision rituelle, et même celles-ci ont montré un événement communautaire d’initiation et du rite de passage à l’âge adulte plutôt qu’un acte de brutalité (comme dans d’autres livres qui abordent le sujet). L’injustice dans la société n’est jamais apparue comme un thème.

Il est peut-être surprenant de constater à quel point l’implication de la France dans l’histoire et la société guinéennes a été peu abordée dans ce livre. Sans connaissance au préalable, il serait difficile d’imaginer que le monde décrit dans ce livre était sous emprise française. Les seules allusions à ce sujet étaient que le récit était écrit en français et que le dernier conflit du livre était centré sur la question de savoir si Laye devait quitter son pays natal pour aller en France et poursuivre ses études. Pourtant, dans les années 50, même une description pacifique de l’existence africaine demeurait un acte de courage.

Écrit par Gaina Davila.